1 fanzine par jour - 8 décembre 2011

GEORGE #27, par Collectif Format A5, 56 pages, George comics, avril 2010

Fanzine né des cendres de Mycose, George se reconnait au premier coup d’oeil grâce à sa couverture laissant la pleine place à l’image, longtemps uniquement accompagnée d’un bleu vif, aujourd’hui complété d’un rouge. Marqué par une équipe centrale fortement identifiée (Francesco Defourny/Manuel, Eric Nosal, Pascal Tessier, Phil, De Jonge) le fanzine accueille régulièrement la crème de la presse underground, comme en témoigne d’ailleurs le choix d’Anne Van der Linden en ouverture de ce numéro. George propose divers récits courts de qualités inégales mais témoignant toujours à la fois d’un groupe soudé, d’une ouverture, et d’une volonté expérimentale. Ici, on retiendra particulièrement les pages de Jean Bourguignon, Éric Nosal, Harald, Phil et Anne Citron, ainsi que des pages magnifiques de Gaiihin, un auteur qu’on aimerait lire bien plus souvent. D’autres pages sont moins convaincantes (Pascal Tessier, Gromy), voire franchement malhabiles comparativement aux planches qui les entourent (Micko et Karamalli). Mais c’est bien ce qui fait la force de George qui, bien que publiant un certains nombre de professionnels dont certains ont le vent bien en poupe, assume totalement sa position. Une BD de Nosal racontait cela avec beaucoup de justesse dans un ancien numéro : quelqu’un lisant George lui disait “Cette BD, là, fait trop fanzine”, ce à quoi il rétorquait que justement, c’est un fanzine. George ne cherche pas à copier telle ou telle autre revue, mais fait le choix de publier des travaux de grandes qualités en y mêlant d’autres moins aboutis, comportant parfois des erreurs, parce que c’est justement l’intérêt d’un espace de publication régulier. À ce titre George est un des rares fanzine à défendre sa mission première : être un espace de création libre ou le tâtonnement est possible, sans pour autant se départir d’une ligne éditoriale claire et rigoureuse.

Maël Rannou sur 1 fanzine par jour