GEORGE #27, par Collectif
Format A5, 56 pages, George comics, avril 2010
Fanzine né des cendres de Mycose, George se reconnait au premier coup d’oeil grâce à sa couverture laissant la pleine place à l’image, longtemps uniquement accompagnée d’un bleu vif, aujourd’hui complété d’un rouge.
Marqué par une équipe centrale fortement identifiée (Francesco Defourny/Manuel, Eric Nosal, Pascal Tessier, Phil, De Jonge) le fanzine accueille régulièrement la crème de la presse underground, comme en témoigne d’ailleurs le choix d’Anne Van der Linden en ouverture de ce numéro.
George propose divers récits courts de qualités inégales mais témoignant toujours à la fois d’un groupe soudé, d’une ouverture, et d’une volonté expérimentale. Ici, on retiendra particulièrement les pages de Jean Bourguignon, Éric Nosal, Harald, Phil et Anne Citron, ainsi que des pages magnifiques de Gaiihin, un auteur qu’on aimerait lire bien plus souvent. D’autres pages sont moins convaincantes (Pascal Tessier, Gromy), voire franchement malhabiles comparativement aux planches qui les entourent (Micko et Karamalli).
Mais c’est bien ce qui fait la force de George qui, bien que publiant un certains nombre de professionnels dont certains ont le vent bien en poupe, assume totalement sa position. Une BD de Nosal racontait cela avec beaucoup de justesse dans un ancien numéro : quelqu’un lisant George lui disait “Cette BD, là, fait trop fanzine”, ce à quoi il rétorquait que justement, c’est un fanzine. George ne cherche pas à copier telle ou telle autre revue, mais fait le choix de publier des travaux de grandes qualités en y mêlant d’autres moins aboutis, comportant parfois des erreurs, parce que c’est justement l’intérêt d’un espace de publication régulier. À ce titre George est un des rares fanzine à défendre sa mission première : être un espace de création libre ou le tâtonnement est possible, sans pour autant se départir d’une ligne éditoriale claire et rigoureuse.
Maël Rannou sur 1 fanzine par jour
L'accoudoir - 13 mars 2011
George, le fanzine
Depuis 2007, Francesco Defourny (L’Association, United Dead Artists) et Eric Nosal (auteur du chimérique Mode d’Emploi chez Les Requins Marteaux), mènent la barque du fanzine George, qui a atteint en ce début d’année son 31e numéro. Petit volume chic, George
se présente comme un espace de bande dessinée créative, dans lequel se
confrontent tous les genres et tous les tons. Depuis sa création, plus
de 50 auteurs français, belges, italiens, suisses ou danois y ont été
publiés. Strips humoristiques, feuilletons à suivre d’un numéro sur
l’autre, histoires courtes et récits plus expérimentaux se côtoient
derrière cette couverture sur laquelle, traditionnellement, un rose
pétant lutte contre un bleu électrique.
Chaque numéro est l’occasion de retrouver des signatures récurrentes. Eric Nosal, d’abord, dépouille son trait à la légèreté virtuose qui rendait Mode d’emploi si ensorcelant pour nous raconter les aventures drôles et amères (et muettes) d’un petit gros pas très doué avec les filles. Avec ses collages futés, tirés de vieilles publicités ou du catalogue Darty (pour la friteuse), Anne Citron impose son univers ironique, tandis que Boris Hurtel, avec son dessin très nu, nous renvoie plutôt à la simplicité brute de la gravure sur bois. L’esthétique maniaque et kafkaïenne de Karamalli, la puissance dérangeante des graphismes de Gaiihin ou les lignes mécaniques de Manuel font ainsi partie – entre autres – des atmosphères singulières dans lesquelles nous entraîne George. A côté des invités ponctuels (citons encore Jacques Velay, Bertoyas ou Doublebob), le fanzine s’attache également à ouvrir ses pages à de jeunes artistes. Le dernier numéro fait ainsi de la place à Guérine Regnaut, qui, paraît-il, ne devrait pas tarder à publier son premier album où il sera question de Blanche-Neige, de sept nains, d’alcool et de sexe – dit comme ça, le cocktail paraît un peu inquiétant…
Un fanzine ambitieux, entre noirceur et humour, atelier fertile combinant tout ce que la jeune bande dessinée est capable de proposer. Reste qu’on ne sait toujours pas qui est George.
Mikaël Demets sur l'accoudoir
Madame Figaro - 27 janvier 2011
"Et puis, il y a George, un élégant fanzine où dévorer les histoires des fondateurs Francesco Defourny et Eric Nosal, mais aussi celles de nombreux contributeurs. On aime l’univers léger et pimenté d’Anne Citron, qui dévoilera justement un album évoquant ses petits tracas de femme, d’amour et de désamour, d’enfant… La vie, quoi !"
Sandra de Vivies sur madame.lefigaro.fr
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